Return to BYDEALERS.COM
  Back to Auction
10
Jean Paul Riopelle, Grey and Black Streaks, 1959
Estimate:
CA$60,000 - CA$80,000
Sold
CA$54,000
Timed Auction
BYDealers – Art canadien important / Important Canadian Art
ARTIST
Jean Paul Riopelle
Description
Techniques/Medium
Huile sur papier marouflé sur toile / Oil on paper laid on canvas
Dimensions
73,7 x 104 cm / 29 x 41 in
Signatures
signée et datée au bas à droite / signed and dated lower right
Provenances
Art/Shift, Montréal
Collection particulière / Private collection, Montréal
Bibliographie/Literature
Le Devoir, 9 octobre 1962. Détail de l’œuvre reproduit en noir et blanc à la page 6. / Detail of the work reproduced in black and white on page 6.
BRUNET-WEINMANN, Monique. « Les années dionysiaques », dans RIOPELLE, Yseult (dir.), Jean Paul Riopelle : Catalogue raisonné, tome 2, 1954-1959, Montréal, Hibou éditeurs, 2004. Œuvre reproduite en noir et blanc à la page 410. / Work reproduced in black and white on page 410. No de catalogue / Catalogue no.: 1959.028P.1959.
SCHNEIDER, Pierre. « Préface », dans MARTIN, Michel, et Pierre SCHNEIDER (dir.), Jean-Paul Riopelle : Peinture 1946-1977, Centre Georges Pompidou, 1981., Centre Georges Pompidou, 1981.
Exposition/Exhibition
Exposition-vente du Mouvement laïque de langue française, 3419, rue Simpson, Montréal, octobre 1962

Chez Pollock, le dessin peint : chez Riopelle, la peinture dessine.
– Pierre Schneider

Dans l’œuvre picturale de Jean Paul Riopelle, la fin des années 1950 est une période foisonnante sous le signe de l’exploration et de la métamorphose plastiques. En effet, comme l’écrit l’historien de l’art Pierre Schneider, Riopelle cherche « à disloquer [l’espace pictural] en y plongeant de véritables blocs, des figures distinctes, […] proches du géométrique. Mais le tissu ne cède pas. Si nettement cernées qu’elles soient, les formes n’échappent pas à la mouvance unanime. Le “contenu” et le “contenant” s’inscrivent sur le même plan, appartiennent au même espace ». Avec Grey and Black Streaks, datée de 1959, les coups de brosse sont mis à profit pour dessiner des crochets et des travées fluides dans les empâtements quasi aériens de la composition. La régularité des mosaïques des années 1953 et 1954 fait place à « une gestualité libre d’embrouiller un écheveau de rubans colorés ou de plumes blanches », écrit Monique Brunet-Weinmann. À cela, il faut ajouter que le blanc n’est plus l’espace entre les choses, et que le noir ne contourne ni ne cerne les formes; ils incarnent un contraste pur, des couleurs à part entière, au même titre que n’importe quelle autre. Riopelle signe d’une main assurée une œuvre à la croisée des chemins, aux « couleurs de sable et de gravier, avec une légèreté d’aquarelle toute mitchellienne dans sa lumière et ses îles de verdure », conclut l’historienne de l’art. C’est en effet au cours de l’été 1959 que Joan Mitchell s’installe dans l’atelier de la rue Frémicourt, à Paris, et que se poursuivent ses amours tumultueuses avec Riopelle. (A. L.)

--

With Pollock, the drawing paints: with Riopelle, the painting draws.
– Pierre Schneider

In Jean Paul Riopelle pictorial work, the late 1950s were marked by a prolific period of formal exploration and metamorphosis. Indeed, as Pierre Schneider writes, “[Riopelle sought] to dislocate [the pictorial space] by plunging real blocks into it, distinct figures ... nearly geometrical. But the fabric holds. As clearly delineated as they are, the forms cannot escape the unanimous movement: ‘content’ and ‘container’ are on the same plane, belong to the same space.” In Grey and Black Streaks, dated 1959, the brushstrokes are used to draw hooks and fluid spans in the composition’s almost aerial impasto. The regularity of the mosaics of 1953 and 1954 here gives way to “a gesturality free to tangle with a bundle of coloured ribbons or white feathers,” writes Monique Brunet-Weinmann. To this it must be added that white is no longer the space between things, any more than black circumscribes or determines forms; these pure contrasts embody colours in their own right, just like any other. This is a painting at the crossroads, confidently executed, with its “sand and gravel colours and a wholly Mitchellian watercolour brightness in its light and islands of greenery,” concludes Brunet-Weinmann. Indeed, it was during the summer of 1959 that Joan Mitchell settled in Paris, in a studio on rue Frémicourt, and continued her tumultuous love affair with Riopelle.