Return to BYDEALERS.COM
  Back to Auction
40
Serge Lemoyne, Érosion aux lisières nocturnes, 1982
Estimate:
CA$35,000 - CA$45,000
Starting bid:
CA$27,000
Sold
CA$33,600
Live Auction
BYDealers – Art canadien important / Important Canadian Art
ARTIST
Serge Lemoyne
Description
Techniques/Medium
Acrylique sur toile / Acrylic on canvas
Dimensions
190,5 x 132,1 cm / 75 x 52 in
Signatures
signée, datée et titrée « Été 82 / Érosion aux lisières nocturnes » sur le croisillon; titrée sur un bout de papier collé sur le croisillon / signed, dated and titled "Été 82 / Érosion aux lisières nocturnes" on the stretcher; titled on a piece of paper affixed to the stretcher
Provenances
Acquise directement auprès de l'artiste par la collection particulière actuelle, Montréal / Acquired directly from the artist by the current private collection, Montreal
Bibliographie/Literature
BEAUDRY, Ève-Lyne. Lemoyne : Hors jeu, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, 2021.
PAYANT, René. Serge Lemoyne : Super positions. Montréal, Galerie Graff, 1982.
SAINT-PIERRE, Marcel. Serge Lemoyne, Québec, Musée du Québec, 1988.

Construit sur un principe de polarité, le tableau Érosion aux lisières nocturnes (1982) de Serge Lemoyne conjugue le double legs des Plasticiens et des Automatistes en faisant cohabiter tachisme et abstraction géométrique dans une suite de peintures empreinte de virtuosité. Ici, des trouées ultramarines ouvrent un espace pictural plongé dans un noir étonnamment scintillant – espace animé de corps célestes anguleux qui laissent entrevoir la toile vierge. Deux triangles inversés, dans lesquels la touche est apparente, s’apprêtent à entrer en collision aux extrémités du châssis. Les contrastes mur à mur surexposent ces triangulations et absorbent la géométrie molle, reléguée à l’arrière-plan. Ce tableau remarquable s’inscrit dans une série d’œuvres qui met en lumière l’affrontement plastique entre gestualité et géométrie – une problématique centrale de la modernité picturale que Lemoyne repense et bouscule à bras-le-corps. Tableau miroir, Le blanc pèse sur les contrastes (1982) repositionne les mêmes éléments dans une variation chromatique opposée qui inaugure un corpus inspiré et dominant dans la production de cet artiste incontournable. Dans un bref opuscule, l’historien de l’art René Payant introduit cette fournée, réunie sous le titre Super-position : « Les lieux clos de ses compositions s’ouvrent et offrent la profondeur, le creux, la béance favorables au surgissement de l’affect. Il n’y est pas question d’économie, de restriction, mais au contraire d’un débordement généreux de la matière colorée qui remue le spectateur. Les formes s’amollissent, s’écoulent; le rigide se trouble pour laisser place au flou, au fluide, au flux. La composition, plus texturante que tectonique, l’accumulation des gestes condensés, la couleur éclatante ouvrent ici la peinture à un versant refoulé : la sensation. » (A. L.)



Based on the principle of polarity, Serge Lemoyne’s Érosion aux lisières noctures (1982) combines the dual legacy of the Plasticiens and the Automatistes by having tachisme and geometric abstraction coexist in a suite of virtuosic paintings. Here, ultramarine holes pierce the surprisingly scintillating black pictorial ground—a space animated by angular celestial bodies that offer a glimpse of raw canvas. Two inverted triangles bearing Lemoyne’s painterly strokes seem set to collide in the bottom corner of the frame. Edge-to-edge contrasts overexpose and absorb the triangulations’ soft geometry, which is relegated to the background. This remarkable piece is part of a series of works that highlight the formal confrontation between gesturality and geometry—one of modern painting’s central questions—which Lemoyne contemplated and tackled head-on. A similar painting, Le blanc pèse sur les contrastes (1982), repositions these same elements in an opposing chromatic variation that launched a visionary and dominant body of work in his practice. In a brief booklet text, art historian René Payant introduces this group of paintings, collectively titled Super-position: “His compositions’ enclosed areas open up to provide a depth, an emptiness, and a hollowness conducive to an upsurge of affect. There is no question of economy or restriction; rather, a generous flood of coloured matter moves the viewer. The forms soften, flow; rigidity recedes in favour of blurriness, fluidity, and flux. The composition—more textured than tectonic—the accumulation of condensed gestures, and the brilliant colours open this painting up to its repressed aspect: sensation.”