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Jean Paul Riopelle, Sans titre / Untitled, 1965
Estimate:
CA$20,000 - CA$30,000
Starting bid:
CA$13,000
Sold
CA$24,000
Live Auction
BYDealers – Art canadien important / Important Canadian Art
ARTIST
Jean Paul Riopelle
Description
Techniques/Medium
Aquarelle et encre sur papier / Watercolour and ink on paper
Dimensions
23 x 30,5 cm / 9 ⅛ x 12 in
Signatures
signée et datée « R 65 » au bas à droite / signed and dated "R 65" lower right
Provenances
Collection particulière / Private collection, Montréal
Galerie Jean-Pierre Valentin, Montréal
Masters Gallery, Calgary
Kaspar Gallery, Toronto
Bibliographie/Literature
MICHAUD, Yves. « Organicité et fuite cosmique », dans RIOPELLE, Yseult, et Tanguy RIOPELLE. Jean Paul Riopelle : Catalogue raisonné, tome 3, 1960-1965, Montréal, Hibou éditeurs, 2009. Œuvre reproduite en couleurs à la page 376. / Work reproduced in color on page 376. No de catalogue / Catalogue no.: 1965.072P.1965.
BLAIS, Simon. Riopelle, tigre de papier : Œuvres sur papier 1953-1989, catalogue d’exposition, Montréal, Les 400 coups, 1997.
À la fin de 1964 ou au début de 1965, lors d’un voyage de ski à Superbagnères, dans les Pyrénées-Orientales, Jean Paul Riopelle se blesse à un genou, ce qui l’oblige à rester au lit dès le début de son séjour. Il se fait livrer une cargaison de papier et de matériaux divers avec lesquels il travaillera assidûment durant sa convalescence. L’artiste produit pas moins de 200 œuvres sur papier, principalement des compositions paysagistes inspirées des crêtes montagneuses qu’il peut apercevoir par la fenêtre de sa chambre. Dans la foulée, il dévisse ses pots d’encre colorée et ses tubes d’aquarelle – privilégiant les couleurs primaires et le noir pur – pour réaliser une magnifique série de près de 25 œuvres, série qui forme un corpus très distinctif dans cet élan créatif. Comme on peut le remarquer ici, la fluidité du geste et le jeu des clairs-obscurs suivent le rythme effréné du pinceau, lequel établit un lien avec le passé tachiste des années 1950. À ce titre, on distingue également la présence de griffures, de balayages et de quadrillages, ainsi que des trouées qui laissent voir le papier vierge. « De ce point de vue, observe le critique d’art Yves Michaud, ces encres et gouaches suivent la même démarche que les peintures à l’huile, qui réintroduisent peu à peu une organisation générale au sein des marques de pâtes colorées. » Cette courte période est également caractérisée par la production de très peu de peintures : moins de 50 en 2 ans, dont seulement 5 en 1965. Aux « paysages » des Superbagnères s’ajoute une série de dessins qui réintroduit progressivement la représentation figurative – une première depuis le début de la prolifique carrière de Riopelle. Ces œuvres, plus dessinées et tactiles, montrent l’engouement de l’artiste pour les techniques mixtes et, surtout, elles annoncent le retour en force du trait, qui ouvre la voie à la figuration à venir. (A. L.)
—
At the beginning of a ski trip to Superbagnères in the Pyrénées-Orientales region in late 1964 or early 1965, Jean Paul Riopelle suffered a knee injury that forced him to endure a period of bedrest. Determined to continue working during his convalescence, he had an order of paper and art supplies shipped to his room. During this period, he produced no fewer than two hundred works on paper, mostly landscape compositions inspired by the mountain ranges visible from his bedroom window. In the process, he turned to his jars of coloured inks and watercolour tubes—particularly primary colours and pure black—to produce a magnificent series of almost 25 works that form a very distinct corpus from this creative momentum. As is evident here, the fluidity of the gesture and chiaroscuro effects follows the frenzied rhythm of the brush, linking it to his early Tachiste works from the 1950s. There are also scratches, sweeping strokes, grid patterns, and empty areas of untouched paper. As the art critic Yves Michaud writes, “From this perspective, the inks and gouache works follow the same process as his oil paintings, which reintroduce, little by little, a general structure within the coloured paint markings.” This brief period was also characterized by a very low output of oil paintings—fewer than fifty in two years, including only five in 1965. In addition to his Superbagnères “landscapes,” a series of drawings gradually reintroduced figurative representation—a first since the start of Riopelle’s prolific career. These works, more drawn and tactile, demonstrate his fondness for mixed media, but most of all, they announce the triumphant return of the line, which paved the way for the figurative works to come.
Aquarelle et encre sur papier / Watercolour and ink on paper
Dimensions
23 x 30,5 cm / 9 ⅛ x 12 in
Signatures
signée et datée « R 65 » au bas à droite / signed and dated "R 65" lower right
Provenances
Collection particulière / Private collection, Montréal
Galerie Jean-Pierre Valentin, Montréal
Masters Gallery, Calgary
Kaspar Gallery, Toronto
Bibliographie/Literature
MICHAUD, Yves. « Organicité et fuite cosmique », dans RIOPELLE, Yseult, et Tanguy RIOPELLE. Jean Paul Riopelle : Catalogue raisonné, tome 3, 1960-1965, Montréal, Hibou éditeurs, 2009. Œuvre reproduite en couleurs à la page 376. / Work reproduced in color on page 376. No de catalogue / Catalogue no.: 1965.072P.1965.
BLAIS, Simon. Riopelle, tigre de papier : Œuvres sur papier 1953-1989, catalogue d’exposition, Montréal, Les 400 coups, 1997.
À la fin de 1964 ou au début de 1965, lors d’un voyage de ski à Superbagnères, dans les Pyrénées-Orientales, Jean Paul Riopelle se blesse à un genou, ce qui l’oblige à rester au lit dès le début de son séjour. Il se fait livrer une cargaison de papier et de matériaux divers avec lesquels il travaillera assidûment durant sa convalescence. L’artiste produit pas moins de 200 œuvres sur papier, principalement des compositions paysagistes inspirées des crêtes montagneuses qu’il peut apercevoir par la fenêtre de sa chambre. Dans la foulée, il dévisse ses pots d’encre colorée et ses tubes d’aquarelle – privilégiant les couleurs primaires et le noir pur – pour réaliser une magnifique série de près de 25 œuvres, série qui forme un corpus très distinctif dans cet élan créatif. Comme on peut le remarquer ici, la fluidité du geste et le jeu des clairs-obscurs suivent le rythme effréné du pinceau, lequel établit un lien avec le passé tachiste des années 1950. À ce titre, on distingue également la présence de griffures, de balayages et de quadrillages, ainsi que des trouées qui laissent voir le papier vierge. « De ce point de vue, observe le critique d’art Yves Michaud, ces encres et gouaches suivent la même démarche que les peintures à l’huile, qui réintroduisent peu à peu une organisation générale au sein des marques de pâtes colorées. » Cette courte période est également caractérisée par la production de très peu de peintures : moins de 50 en 2 ans, dont seulement 5 en 1965. Aux « paysages » des Superbagnères s’ajoute une série de dessins qui réintroduit progressivement la représentation figurative – une première depuis le début de la prolifique carrière de Riopelle. Ces œuvres, plus dessinées et tactiles, montrent l’engouement de l’artiste pour les techniques mixtes et, surtout, elles annoncent le retour en force du trait, qui ouvre la voie à la figuration à venir. (A. L.)
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At the beginning of a ski trip to Superbagnères in the Pyrénées-Orientales region in late 1964 or early 1965, Jean Paul Riopelle suffered a knee injury that forced him to endure a period of bedrest. Determined to continue working during his convalescence, he had an order of paper and art supplies shipped to his room. During this period, he produced no fewer than two hundred works on paper, mostly landscape compositions inspired by the mountain ranges visible from his bedroom window. In the process, he turned to his jars of coloured inks and watercolour tubes—particularly primary colours and pure black—to produce a magnificent series of almost 25 works that form a very distinct corpus from this creative momentum. As is evident here, the fluidity of the gesture and chiaroscuro effects follows the frenzied rhythm of the brush, linking it to his early Tachiste works from the 1950s. There are also scratches, sweeping strokes, grid patterns, and empty areas of untouched paper. As the art critic Yves Michaud writes, “From this perspective, the inks and gouache works follow the same process as his oil paintings, which reintroduce, little by little, a general structure within the coloured paint markings.” This brief period was also characterized by a very low output of oil paintings—fewer than fifty in two years, including only five in 1965. In addition to his Superbagnères “landscapes,” a series of drawings gradually reintroduced figurative representation—a first since the start of Riopelle’s prolific career. These works, more drawn and tactile, demonstrate his fondness for mixed media, but most of all, they announce the triumphant return of the line, which paved the way for the figurative works to come.