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Robert Roussil, Totem modulaire, c. 1960
Estimate:
CA$30,000 - CA$40,000
Ended
Timed Auction
BYDealers – Art canadien important / Important Canadian Art
ARTIST
Robert Roussil
Description
Techniques/Medium
Bois / Wood
Dimensions
193 x 106,7 x 86,4 cm / 76 x 42 x 34 in
Signatures
- / -
Provenances
Galerie Jean-Pierre Valentin, Montréal
Collection particulière / Private collection, Montréal

Bibliographie/Literature
BEAUDRY, Louise. « Roussil, Robert », L’encyclopédie canadienne, 2008. En ligne : <www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/roussil-robert> (article consulté en septembre 2022).
LACROIX, Laurier. « Robert Roussil – Cinq années de travail », Vie des arts, vol. 22, no 90 (printemps 1978), p. 69-70.
TÉTREAU, François. Roussil : Écarlate, Saint-Laurent, Éditions du Trécarré, 1996.
THIBEAULT, Danielle. « Robert Roussil, ce géant de la sculpture », Espace Sculpture, vol. 4, no 3 (printemps 1988), p. 24-27.

En 1956, Robert Roussil s’installe à Tourrettes-sur-Loup, près de Saint-Paul-de-Vence, en France. Les moulins du village, abandonnés et enfouis sous les broussailles du vallon du Cassan, inspirent l’artiste en quête de matériaux et d’un lieu de vie. Durant les années suivantes, le sculpteur entreprend de déblayer le site pour s’y installer avec sa compagne – une tâche colossale qui se transforme en apprentissage quotidien, puis en atelier à ciel ouvert. François Tétreau, dans son introduction à l’œuvre de l’artiste, revient sur cette époque : « Dans le bois et les pierres dont il disposait, et que d’autres eussent jetés, Roussil taillait des sculptures de toute dimension. S’il fallait déraciner un olivier, il en faisait un totem, ou un cheval, comme celui du Musée des beaux-arts du Canada. » Cette période d’intenses découvertes, d’expérimentations et de dur labeur est déterminante dans l’évolution de la carrière de l’artiste. En dégageant les moulins, Roussil entretient un contact permanent avec les matériaux bruts et la matière organique, qui se soumettent à son imagination.

Totem modulaire s’inscrit dans cette période féconde, où les bois prennent des proportions de plus en plus grandes – entre deux et trois mètres –, puis varient en essence - ici le pin de la Colombie-Britannique, que Roussil commandait pour réaliser certaines pièces. On décèle, dans cette imposante silhouette, une forme de schématisation du conifère, un hommage plutôt ludique où les rondelles de bois, goujonnées entre elles, ressemblent aux pommes de pin sur les branches. À cette époque, l’artiste considère désormais la forme et le volume comme faisant partie d’une vision modulaire. « Certaines sculptures peuvent ressembler à des jouets particulièrement ingénieux, puzzles en trois dimensions qu’on aurait envie de démonter pour les reconstruire », écrit la peintre et sculptrice Danielle Thibeault, qui perçoit dans ce corpus « un sens de l’émerveillement proche de celui des enfants ».

Robert Roussil naît à Montréal en 1925. Il reçoit sa formation artistique à l’Art Association of Montréal, ancêtre du Musée des beaux-arts de Montréal (1945-1946). Sculpteur au tempérament fougueux et polémique, il est profondément engagé dans les mouvements politiques de gauche. Il participe aussi à la création de plusieurs ateliers qui sont ouverts autant aux artistes qu’aux ouvriers. En 1947, Roussil fonde un groupe appelé La Place des Arts avec d’autres artistes tels que Paul-Émile Borduas et Jean-Paul Mousseau. À partir des années 1960, sa production sculpturale, constituée de modules, forme des lieux qu’il qualifie d’habitables. Il participe à plusieurs symposiums en Yougoslavie, à Montréal et à Grenoble et réalise de nombreux projets d’art public d’envergure au Québec et à l’étranger, dont l’aménagement d’un parc de sculptures sur le toit d’une usine d’épuration des eaux usées à Saint-Laurent-du-Var, en France. Plusieurs de ses œuvres d’art urbaines sont visibles à Montréal (et ailleurs au Québec) : Cactus modulaire, au 1100, boulevard René-Lévesque Ouest ; Migration, sur l’île Sainte-Hélène ; et Hommage à René Lévesque, à Lachine. L’artiste s’éteint en 2013 à son mythique atelier de Tourrettes-sur-Loup, en France, à l’âge de 87 ans.

(Annie Lafleur)



In 1956, Robert Roussil settled in Tourrettes-sur-Loup, near Saint-Paul-de-Vence, in France. The town’s mills, long abandoned and buried in the brush of the Cassan valley, inspired him in his quest for materials and a place to live. In the years that followed, he began clearing the land to build a home for himself and his life partner—a colossal task that became a daily learning experience—and, eventually, an outdoor studio. In his introduction to Roussil’s work, François Tétreau comments on this period: “Using the wood and rocks he had collected and that others had thrown away, Roussil carved sculptures of every size. If he needed to remove an olive tree, he would transform it into a totem, or a horse, like the one at the National Gallery of Canada.” This period of intense discovery, experimentation, and hard labour was decisive for Roussil’s career. As he uncovered the mills, Roussil engaged in a permanent relationship with the raw materials and organic matter that his imagination would go on to shape.

Totem modulaire was made during this fertile period, when the proportions of the wood pieces grew in size—to between two and three metres—and varied in species—in this case British Columbia pine, which Roussil would order to make some of his works. This sculpture’s imposing silhouette reveals the schematic shape of a conifer in a rather playful tribute in which series of dowelled wooden discs look like pinecones on branches. During this period, Roussil considered form and volume to be part of his modular vision. “Some sculptures can resemble particularly ingenious toys or three-dimensional puzzles that are tempting to take apart and reassemble,” writes the painter and sculptor Danielle Thibeault, who perceives “a sense of child-like wonder” in this body of work.

Robert Roussil was born in Montréal in 1925. He studied at the Art Association of Montréal (1945–46), which later became the Montréal Museum of Fine Arts. A fiery, controversial figure, Roussil was deeply involved in leftist political movements. He also took part in the foundation of several studios that welcomed both artists and labourers. In 1947, Roussil established a group called La Place des Arts with other artists, such as Paul-Émile Borduas and Jean-Paul Mousseau. Beginning in the 1960s, he created modular sculptures that formed what he described as livable spaces. Roussil took part in several sculpture symposiums in Yugoslavia, Montréal, and Grenoble, and produced many large-scale public art projects both in Québec and abroad, including the installation of a sculpture garden on the roof of a wastewater-treatment plant in Saint-Laurent-du-Var, France. Many of his urban artworks can be found throughout Montréal (and elsewhere in Québec), including Cactus modulaire, at 1100 René-Lévesque Boulevard West; Migration, on Île Sainte-Hélène; and Hommage à René Lévesque, in Lachine. Roussil died in 2013 at his legendary studio in Tourrettes-sur-Loup, in France, at the age of 87.
Condition
N/A