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Jacques Hurtubise, Fauve rose, 1995
Estimate:
CA$15,000 - CA$20,000
Sold
CA$20,400
Timed Auction
BYDealers – Art d’après-guerre & contemporain / Post-War & Contemporary Art
ARTIST
Jacques Hurtubise
Description
Techniques/Medium
Acrylique sur toile / Acrylic on canvas
Dimensions
107,3 x 162,5 cm / 42 ½ x 64 ¼ in
Signatures
signée, titrée et datée au dos / signed, titled and dated verso
Provenances
Collection particulière / Private collection, Montréal
Bibliographie/Literature
GRAHAM, Mayo (dir./ed.). Jacques Hurtubise : Quatre décennies image par image / Jacques Hurtubise: Four Decades, Image After Image, Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal / Montreal Museum of Fine Arts, 1998.
Toutes décennies confondues, la tache est le sujet de prédilection de Jacques Hurtubise. Elle domine au point de charpenter le tableau en entier. L’artiste exploite la réversibilité de ce motif qui, en découpant et en fragmentant la surface, permet d’en inverser les plans. On observe notamment cette tendance dans les tableaux des séries Octopus (1993-1994), Anémone (1994) et Amaranthe (1995), qui fonctionnent autant par paires que par groupes de quatre. Le tableau Fauve rose (1995), où une forme noire ajourée sur fond versicolore produit des effets optiques quasi infinis, s’inscrit dans la même lignée.
L’historien de l’art François-Marc Gagnon explique la technique en ces termes : « L’artiste prend un pochoir. Il applique alors la peinture dans les vides avec liberté et rapidité de façon à obtenir toutes sortes d’effets de couleur bonbon, gorge de pigeon, taffetas. Il enlève ensuite le pochoir et le blanc de la toile se révèle comme dans Sang d’octopus (1993-1994). […] Dans d’autres cas, Hurtubise remet l’intérieur des formes évidées de son pochoir (intérieur qu’il a conservé) sur les emplacements peints, puis il passe une nouvelle couche de couleur. »
Fauve rose est un exemple particulièrement abouti de cette technique originale qui inspirera à l’artiste un vocabulaire ludique et poétique. Ainsi, les tentacules des poulpes rejoignent le ballet des anémones de mer, tandis que les flammes dansantes des feux follets imitent les grappes rouge vin des amarantes. L’art d’Hurtubise continue de surprendre et de désarçonner avec autant d’humour et de fraîcheur à notre époque, comme quoi le peintre a gagné son pari : celui de déconstruire les codes de la peinture.
—
Throughout his career, the splash was perhaps Jacques Hurtubise’s favourite subject, dominating to the point of structuring the entire canvas. Hurtubise makes the most of the motif’s reversibility by cutting out and fragmenting its surface, which allows the planes to be inverted. This tendency can be observed in his series of paintings titled Octopus (1993–94), Anémone (1994), and Amaranthe (1995), which work both in pairs and in groups of four. Also part of this series of works is Fauve rose (1995), in which a black openwork form is overlaid against a versicoloured background to produce almost infinite optical effects.
Art historian François-Marc Gagnon describes the technique this way: “The artist begins by placing a stencil over the canvas. He applies colour in the open areas with a freedom and rapidity that enables him to obtain all sorts of iridescent Kool-Aid and taffeta effects. Next he removes the stencil to expose the white of the canvas, as in Sang d’octopus (1993–94). … In some cases, however, Hurtubise then places the positives of the stencil cutouts, which he had set aside, over the corresponding painted patches to protect them as he adds a new layer of colour.”
Fauve rose is a particularly successful example of an original technique that inspired Hurtubise’s playful and poetic visual vocabulary. Here, the octopus’s tentacles join the sea anemone’s ballet, while the dancing flames of the will-o’-the-wisp mimic bunches of burgundy amaranth. Hurtubise’s art continues to surprise and bewilder with as much humour and freshness today, as if he has won his wager to deconstruct the codes of painting.
Acrylique sur toile / Acrylic on canvas
Dimensions
107,3 x 162,5 cm / 42 ½ x 64 ¼ in
Signatures
signée, titrée et datée au dos / signed, titled and dated verso
Provenances
Collection particulière / Private collection, Montréal
Bibliographie/Literature
GRAHAM, Mayo (dir./ed.). Jacques Hurtubise : Quatre décennies image par image / Jacques Hurtubise: Four Decades, Image After Image, Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal / Montreal Museum of Fine Arts, 1998.
Toutes décennies confondues, la tache est le sujet de prédilection de Jacques Hurtubise. Elle domine au point de charpenter le tableau en entier. L’artiste exploite la réversibilité de ce motif qui, en découpant et en fragmentant la surface, permet d’en inverser les plans. On observe notamment cette tendance dans les tableaux des séries Octopus (1993-1994), Anémone (1994) et Amaranthe (1995), qui fonctionnent autant par paires que par groupes de quatre. Le tableau Fauve rose (1995), où une forme noire ajourée sur fond versicolore produit des effets optiques quasi infinis, s’inscrit dans la même lignée.
L’historien de l’art François-Marc Gagnon explique la technique en ces termes : « L’artiste prend un pochoir. Il applique alors la peinture dans les vides avec liberté et rapidité de façon à obtenir toutes sortes d’effets de couleur bonbon, gorge de pigeon, taffetas. Il enlève ensuite le pochoir et le blanc de la toile se révèle comme dans Sang d’octopus (1993-1994). […] Dans d’autres cas, Hurtubise remet l’intérieur des formes évidées de son pochoir (intérieur qu’il a conservé) sur les emplacements peints, puis il passe une nouvelle couche de couleur. »
Fauve rose est un exemple particulièrement abouti de cette technique originale qui inspirera à l’artiste un vocabulaire ludique et poétique. Ainsi, les tentacules des poulpes rejoignent le ballet des anémones de mer, tandis que les flammes dansantes des feux follets imitent les grappes rouge vin des amarantes. L’art d’Hurtubise continue de surprendre et de désarçonner avec autant d’humour et de fraîcheur à notre époque, comme quoi le peintre a gagné son pari : celui de déconstruire les codes de la peinture.
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Throughout his career, the splash was perhaps Jacques Hurtubise’s favourite subject, dominating to the point of structuring the entire canvas. Hurtubise makes the most of the motif’s reversibility by cutting out and fragmenting its surface, which allows the planes to be inverted. This tendency can be observed in his series of paintings titled Octopus (1993–94), Anémone (1994), and Amaranthe (1995), which work both in pairs and in groups of four. Also part of this series of works is Fauve rose (1995), in which a black openwork form is overlaid against a versicoloured background to produce almost infinite optical effects.
Art historian François-Marc Gagnon describes the technique this way: “The artist begins by placing a stencil over the canvas. He applies colour in the open areas with a freedom and rapidity that enables him to obtain all sorts of iridescent Kool-Aid and taffeta effects. Next he removes the stencil to expose the white of the canvas, as in Sang d’octopus (1993–94). … In some cases, however, Hurtubise then places the positives of the stencil cutouts, which he had set aside, over the corresponding painted patches to protect them as he adds a new layer of colour.”
Fauve rose is a particularly successful example of an original technique that inspired Hurtubise’s playful and poetic visual vocabulary. Here, the octopus’s tentacles join the sea anemone’s ballet, while the dancing flames of the will-o’-the-wisp mimic bunches of burgundy amaranth. Hurtubise’s art continues to surprise and bewilder with as much humour and freshness today, as if he has won his wager to deconstruct the codes of painting.