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Clarence-Alphonse Gagnon, Maison du village de Baie-Saint-Paul, 1915
Estimate:
CA$25,000 - CA$35,000
Sold
CA$30,000
Timed Auction
BYDealers – Art d’après-guerre & contemporain / Post-War & Contemporary Art
ARTIST
Clarence-Alphonse Gagnon
Description
Techniques/Medium
Huile sur panneau / Oil on panel
Dimensions
16 x 23,5 cm / 6 ¼ x 9 ¼ in
Signatures
titrée, datée et authentifiée par Lucile Rodier Gagnon (nº 94) sur une étiquette au dos / titled, dated and authenticated by Lucile Rodier Gagnon (no. 94) on a label verso
Provenances
Collection particulière / Private collection, Québec
Bibliographie/Literature
SICOTTE, Hélène, et Michèle GRANDBOIS. Clarence Gagnon, 1881-1942 : Rêver le paysage, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, et Montréal, Les éditions de l’Homme, 2006.
BOULIZON, Guy. Le paysage dans la peinture au Québec, Ottawa, Marcel Broquet éditeur (Rétrospectives de l’art), 1984.
Clarence Gagnon signe ici une jolie petite pochade qui réunit à elle seule les motifs les plus prisés du peintre, à savoir la maison canadienne traditionnelle et l’arrière-pays enneigé du comté de Charlevoix. L’artiste pose un regard tendre sur le village de Baie-Saint-Paul, où se dresse une maison orange citrouille, rose bonbon et aigue-marine. La toiture aux trois lucarnes ploie sous la neige épaisse qui la recouvre partiellement. Au premier plan, une clôture de fortune et quelques arbres contournent la bâtisse, puis guident le regard vers des cordées de bois et d’autres habitations à flanc de montagne. Le ciel lilas se teinte des reflets pigmentés du massif – un parme que l’on retrouve notamment dans le branchage dénudé. Une « vision paysagère qui est l’expression de sa propre subjectivité », écrit l’historienne de l’art Hélène Sicotte.
Le peintre effectue plusieurs séjours à Baie-Saint-Paul, où il s’imprègne du paysage des environs. En 1908 et 1909, il s’y installe quelques mois pour peindre afin de préparer une exposition prévue à la galerie d’Adrien M. Reitlinger, à Paris, en 1913. Cette exposition représente un moment décisif dans la carrière de Gagnon, qui y expose près de 100 œuvres. Les tableautins sont judicieusement intégrés au plan d’accrochage, ce qui permet d’apprécier à parts égales les petits et les grands formats. L’écrivain et professeur Guy Boulizon affirme de surcroît que « c’est peut-être dans ses pochades, ou dans ses études, que l’on découvre le meilleur Gagnon. Là, il est spontané, sans réserve, d’une rigueur peu commune dans la touche; il stylise sans appauvrir; il arrange sans trop tomber dans le décoratif ». Dans les années qui suivent l’exposition, l’artiste retourne dans la contrée pittoresque de Baie-Saint-Paul, où il parvient à tisser des liens étroits avec les villageois. Le mythe s’installe progressivement dans ce coin de pays, duquel le nom de Clarence Gagnon est dès lors indissociable.
Clarence Gagnon est né à Sainte-Rose en 1881. Il a étudié la peinture à Montréal auprès de William Brymner et d’Edmond Dyonnet, entre autres, puis à Paris, auprès de Jean-Paul Laurens de l’Académie Julian, grâce au mécénat de l’homme d’affaires et collectionneur James Morgan, qui s’est vite intéressé à ses premiers tableaux aux thèmes ruraux. Gagnon est d’ailleurs notamment connu pour avoir illustré les romans Le grand silence blanc de Louis-Frédéric Rouquette (édition de 1928) et Maria Chapdelaine de Louis Hémon (1933). Il a été reçu à la Société royale du Canada en 1921, puis fait membre de l’Académie royale des arts du Canada en 1922. En 1938, l’Université de Montréal lui a décerné un doctorat honorifique. Clarence Gagnon s’est éteint à Montréal en 1942, à l’âge de 61 ans.
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This beautiful little painting by Clarence Gagnon brings together his most popular motifs: the traditional French-Canadian house and the snowy hinterland of the Charlevoix region. This is Gagnon’s affectionate rendition of a pumpkin-coloured house with pink and aquamarine trim in the village of Baie-Saint-Paul. Its roof and three dormer windows are partially covered by a thick blanket of snow and seem to bend under its weight. In the foreground, a makeshift fence and a handful of trees surround the house, guiding our gaze toward a row of woodpiles and other distant houses near the foot of the mountain. The lilac-coloured sky draws its tint from the purple hue of the mountain—a mauve that is also reflected in the bare branches of the trees. As the art historian Hélène Sicotte writes, it is a “vision of the landscape that is the expression of his own subjectivity.”
Gagnon made many trips to Baie-Saint-Paul, steeping himself in the local landscape. In 1908 and 1909, he settled there for a few months to paint in view of his exhibition at Adrien M. Reitlinger’s gallery in Paris, in 1913. A turning point in Gagnon’s career, the exhibition showcased nearly one hundred of his paintings. These included small-sized works that were judiciously integrated within the overall hanging, thus allowing small and large formats to be considered on equal terms. The author and professor Guy Boulizon notes further that “it is perhaps in his sketches, or in his studies, that we discover the best of what Gagnon has to offer. In these, he is spontaneous, unreserved, and his touch has an uncommon rigour; he stylizes without weakening; he arranges without being too decorative.” In the years that followed that exhibition, Gagnon returned to the picturesque Baie-Saint-Paul region and eventually developed close ties with the village’s residents. As the mythology surrounding this part of the province grew, so did Gagnon’s association with it.
Clarence Gagnon was born in Sainte-Rose in 1881. He studied painting in Montréal under William Brymmer and Edmond Dyonnet, among others, before relocating to Paris to study under Jean-Paul Laurens at the Académie Julian, thanks to the patronage of James Morgan, a businessman and collector who quickly developed an interest in Gagnon’s early rural-themed paintings. Gagnon is also known for his illustrations for the novels Le grand silence blanc by Louis-Frédéric Rouquette (1928 edition), and Maria Chapdelaine by Louis Hémon (1933). He was made a member of the Royal Society of Canada in 1921, and of the Royal Canadian Academy of Arts in 1922. In 1938, he received an honorary doctorate from the Université de Montréal. Clarence Gagnon died in Montréal in 1942, at the age of 61.
Huile sur panneau / Oil on panel
Dimensions
16 x 23,5 cm / 6 ¼ x 9 ¼ in
Signatures
titrée, datée et authentifiée par Lucile Rodier Gagnon (nº 94) sur une étiquette au dos / titled, dated and authenticated by Lucile Rodier Gagnon (no. 94) on a label verso
Provenances
Collection particulière / Private collection, Québec
Bibliographie/Literature
SICOTTE, Hélène, et Michèle GRANDBOIS. Clarence Gagnon, 1881-1942 : Rêver le paysage, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, et Montréal, Les éditions de l’Homme, 2006.
BOULIZON, Guy. Le paysage dans la peinture au Québec, Ottawa, Marcel Broquet éditeur (Rétrospectives de l’art), 1984.
Clarence Gagnon signe ici une jolie petite pochade qui réunit à elle seule les motifs les plus prisés du peintre, à savoir la maison canadienne traditionnelle et l’arrière-pays enneigé du comté de Charlevoix. L’artiste pose un regard tendre sur le village de Baie-Saint-Paul, où se dresse une maison orange citrouille, rose bonbon et aigue-marine. La toiture aux trois lucarnes ploie sous la neige épaisse qui la recouvre partiellement. Au premier plan, une clôture de fortune et quelques arbres contournent la bâtisse, puis guident le regard vers des cordées de bois et d’autres habitations à flanc de montagne. Le ciel lilas se teinte des reflets pigmentés du massif – un parme que l’on retrouve notamment dans le branchage dénudé. Une « vision paysagère qui est l’expression de sa propre subjectivité », écrit l’historienne de l’art Hélène Sicotte.
Le peintre effectue plusieurs séjours à Baie-Saint-Paul, où il s’imprègne du paysage des environs. En 1908 et 1909, il s’y installe quelques mois pour peindre afin de préparer une exposition prévue à la galerie d’Adrien M. Reitlinger, à Paris, en 1913. Cette exposition représente un moment décisif dans la carrière de Gagnon, qui y expose près de 100 œuvres. Les tableautins sont judicieusement intégrés au plan d’accrochage, ce qui permet d’apprécier à parts égales les petits et les grands formats. L’écrivain et professeur Guy Boulizon affirme de surcroît que « c’est peut-être dans ses pochades, ou dans ses études, que l’on découvre le meilleur Gagnon. Là, il est spontané, sans réserve, d’une rigueur peu commune dans la touche; il stylise sans appauvrir; il arrange sans trop tomber dans le décoratif ». Dans les années qui suivent l’exposition, l’artiste retourne dans la contrée pittoresque de Baie-Saint-Paul, où il parvient à tisser des liens étroits avec les villageois. Le mythe s’installe progressivement dans ce coin de pays, duquel le nom de Clarence Gagnon est dès lors indissociable.
Clarence Gagnon est né à Sainte-Rose en 1881. Il a étudié la peinture à Montréal auprès de William Brymner et d’Edmond Dyonnet, entre autres, puis à Paris, auprès de Jean-Paul Laurens de l’Académie Julian, grâce au mécénat de l’homme d’affaires et collectionneur James Morgan, qui s’est vite intéressé à ses premiers tableaux aux thèmes ruraux. Gagnon est d’ailleurs notamment connu pour avoir illustré les romans Le grand silence blanc de Louis-Frédéric Rouquette (édition de 1928) et Maria Chapdelaine de Louis Hémon (1933). Il a été reçu à la Société royale du Canada en 1921, puis fait membre de l’Académie royale des arts du Canada en 1922. En 1938, l’Université de Montréal lui a décerné un doctorat honorifique. Clarence Gagnon s’est éteint à Montréal en 1942, à l’âge de 61 ans.
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This beautiful little painting by Clarence Gagnon brings together his most popular motifs: the traditional French-Canadian house and the snowy hinterland of the Charlevoix region. This is Gagnon’s affectionate rendition of a pumpkin-coloured house with pink and aquamarine trim in the village of Baie-Saint-Paul. Its roof and three dormer windows are partially covered by a thick blanket of snow and seem to bend under its weight. In the foreground, a makeshift fence and a handful of trees surround the house, guiding our gaze toward a row of woodpiles and other distant houses near the foot of the mountain. The lilac-coloured sky draws its tint from the purple hue of the mountain—a mauve that is also reflected in the bare branches of the trees. As the art historian Hélène Sicotte writes, it is a “vision of the landscape that is the expression of his own subjectivity.”
Gagnon made many trips to Baie-Saint-Paul, steeping himself in the local landscape. In 1908 and 1909, he settled there for a few months to paint in view of his exhibition at Adrien M. Reitlinger’s gallery in Paris, in 1913. A turning point in Gagnon’s career, the exhibition showcased nearly one hundred of his paintings. These included small-sized works that were judiciously integrated within the overall hanging, thus allowing small and large formats to be considered on equal terms. The author and professor Guy Boulizon notes further that “it is perhaps in his sketches, or in his studies, that we discover the best of what Gagnon has to offer. In these, he is spontaneous, unreserved, and his touch has an uncommon rigour; he stylizes without weakening; he arranges without being too decorative.” In the years that followed that exhibition, Gagnon returned to the picturesque Baie-Saint-Paul region and eventually developed close ties with the village’s residents. As the mythology surrounding this part of the province grew, so did Gagnon’s association with it.
Clarence Gagnon was born in Sainte-Rose in 1881. He studied painting in Montréal under William Brymmer and Edmond Dyonnet, among others, before relocating to Paris to study under Jean-Paul Laurens at the Académie Julian, thanks to the patronage of James Morgan, a businessman and collector who quickly developed an interest in Gagnon’s early rural-themed paintings. Gagnon is also known for his illustrations for the novels Le grand silence blanc by Louis-Frédéric Rouquette (1928 edition), and Maria Chapdelaine by Louis Hémon (1933). He was made a member of the Royal Society of Canada in 1921, and of the Royal Canadian Academy of Arts in 1922. In 1938, he received an honorary doctorate from the Université de Montréal. Clarence Gagnon died in Montréal in 1942, at the age of 61.