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26 of 59 lots
26
Pierre Gauvreau, Sans titre / Untitled, 1948
Estimate:
CA$25,000 - CA$35,000
Sold
CA$22,800
Timed Auction
BYDealers – Art d’après-guerre & contemporain / Post-War & Contemporary Art
ARTIST
Pierre Gauvreau
Description
Techniques / Medium:
Huile sur panneau / Oil on panel
Dimensions:
40,6 x 50,8 cm / 16 x 20 in
Signature:
– / –
Provenance:
Galerie Gilles Corbeil, Montréal
Waddington & Gorce Inc., Montréal
The Drabinsky Gallery, Toronto
Collection particulière / Private collection, Toronto
Bibliographie / Literature:
DIONNE, Hélène, et Guylaine GIRARD (dir.). Pierre Gauvreau : Passeur de modernité, Anjou, Fides (L’essentiel), et Québec, Musée de la civilisation, 2013.
NASGAARD, Roald, et Ray ELLENWOOD. The Automatiste Revolution: Montreal 1941–1960, Vancouver, Douglas & McIntyre, 2009.
WILKIN, Karen. Pierre Gauvreau: The First Decade, Kingston, Agnes Etherington Art Centre, 1981.
 
Ici se révèle sous nos yeux une petite pièce d’anthologie brossée par le peintre Pierre Gauvreau, qui a 26 ans lorsqu’il achève son tableau en 1948. Il s’agit d’une année charnière dans l’histoire de l’art au Québec : un groupe d’artistes révolutionnaires, dont fait partie Gauvreau, signe le sulfureux manifeste Refus global. Emblématique de cette période, cette huile sur panneau inspirée du mouvement surréaliste se situe à mi-chemin entre le monde végétal et le monde aquatique. La composition regorge d’effloraison onirique qui tourbillonne dans un courant marin. Dans ce jardinet suspendu baigné par un doux rayon de lumière, puis balayé par un vigoureux coup de brosse, la végétation imaginaire suit la cadence des éléments parachutés tout autour dans un dégradé vert mousse, rouge corail et brun tourbeux. Les touffes d’herbes et d’aigrettes participent à cette ronde dansante où les bourgeons éclatent, réchauffés par une palette printanière. Ici, la nature prend vie et s’éveille tel un hymne poétique.

Chez Gauvreau, les plus belles pièces des années 1940 sont traversées par des rêveries envoûtantes. On pense à La fleur anthropophage (1947, coll. du Musée national des beaux-arts du Québec), L’oblongue étalène (1947, coll. du Musée d’art contemporain de Montréal) ou Les plaines démontables : la fleur ignifière (1947), autant de paysages oniriques qui se contractent à l’infini, peuplés de formes désarticulées et ludiques. Il existe entre l’œuvre de Gauvreau (disciple) et celle de Paul-Émile Borduas (maître) une filiation indéniable, frappante dans ce cas-ci, Gauvreau « [embrassant] la manière du maître à cette époque, en divisant, par exemple, le premier plan de l’arrière-plan, écrit Roald Nasgaard dans The Automatiste Revolution. Les plans picturaux de Gauvreau se présentent tels des paysages abstraits qui s’étirent tous deux vers de lointains horizons, et s’inclinent vers le haut pour former des décors devant lesquels s’articule un éventail de créatures étranges, de faune et de flore aux connotations mythiques et aux disparités ataviques » [nous traduisons]. Avec ce tableau, Gauvreau affirme haut et fort sa vision singulière, sans nier l’apport de son plus fervent admirateur, Borduas. Une pièce rare et une occasion d’acquérir un précieux chapitre de cette grande histoire.



Here we have before us a little classic from painter Pierre Gauvreau, who was 26 years old when he completed this painting in 1948. This was a pivotal year in Quebec art history: a revolutionary group of artists, which included Gauvreau, signed the provocative manifesto, the Refus Global. Emblematic of the period, this Surrealist-inspired oil on panel stood midway between the plant and aquatic worlds. Its composition abounds in dream-like efflorescences that swirl in an aquatic flow. In this small, suspended garden, bathed in a soft ray of light and then swept with a vigorous brushstroke, the imaginary vegetation follows the cadence of elements dropped all around on a gradient of moss green, coral red, and peaty brown. Tufts of grass and pappi take part in this whirling dance where buds blossom under the heat of a spring palette. Nature comes to life here and awakens like a poetic anthem.

The most beautiful of Gauvreau’s pieces from the 1940s are traversed by captivating reveries. One thinks of La fleur anthropologique (1947, Musée national des beaux-arts du Québec collection), L’oblongue étalène (1947, Musée d’art contemporain de Montréal collection), or Les plaines démontables: la fleur ignifière (1947), dreamy landscapes all, contracting to infinity and populated with disarticulated, playful shapes. There is, in this particular case, a striking and undeniable kinship between the work of Gauvreau (the disciple) and that of Paul-Émile Borduas (the master); Gauvreau “closely followed Borduas’s painting methods ... at the time, [dividing] foreground and background,” writes Roald Nasgaard; “Gauvreau’s pictorial backgrounds are abstracted landscapes that both stretch toward far-off horizons and tilt upward to form backdrops in front of which he deploys an array of strange creatures and flora and fauna with mythic overtones and atavistic remoteness.” With this work, Gauvreau boldly asserts his singular vision, without denying the contribution of Borduas, his most fervent admirer. A rare piece and an opportunity to acquire a precious chapter of this great history.