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21
Charles Gagnon, Big Freeze / Le grand gel, 1962
Estimate:
CA$60,000 - CA$80,000
Ended
Timed Auction
BYDealers – Art canadien historique et d’après-guerre / Historical and Post-War Canadian Art
ARTIST
Charles Gagnon
Size
85 × 70 cm / 33 ½ × 27 ½ in
Description
Artiste multidisciplaire post-plasticien, Charles Gagnon aborde toutes sortes de disciplines au cours de sa carrière, celle qu’il privilégie étant la peinture, qui demeure une constante. Marquée par un séjour prolongé à New York, son œuvre présente des affinités avec l’expressionnisme abstrait dont les influences s’étendent d’Alfred Leslie à Willem de Kooning, en passant par Albert Rauschenberg pour les collages et les constructions. Big Freeze / Le grand gel s’inscrit dans la famille des Gap Paintings, compositions décentrées qu’il reprend en 1962, où les «prédominances de vert, de blanc et de gris entremêlés de brun et de bleu, sont composées d’éléments rectangulaires juxtaposés, joints ou se chevauchant, disposés de façon que leurs côtés soient parallèles au cadre », note Philip Fry. Une des particularités de ce tableau est qu’il conserve l’apport anecdotique du collage, une allusion à la série des Boîtes et des Paysages Collages. On remarque un emballage vert intégré dans la partie supérieure gauche du tableau, où on peut lire « Refusez les imitations ». Ce papier collé peut également être aperçu dans Boîte #6–La Fenêtre, assemblage conçu la même année. La scène hivernale suggérée par le titre influence décidément la facture et la composition de cette pièce où la fenêtre-miroir perce l’espace pictural englouti sous les coulées et les éclaboussures. Si Gagnon est « un peintre abstrait, écrit Roald Nasgaard, il est toujours resté proche de la nature et n’a jamais vraiment abandonné le paysage » dont les « questions de passage et d’obstruction spatiale deviennent des préoccupations constantes ».

Plus délié que La trouée (1962-1963), aussi dynamique que Southern (1963), Big Freeze / Le grand gel est érigé selon un système de plans de couleurs en T et en zigzags, où les couches picturales glissent librement, soit devant soit derrière le rebord du rectangle prédominant : une analogie à la fenêtre qui contient et expulse le paysage. Lieu de passages, de signes et de traces détournés, l’espace de l’œuvre se transforme en un piège aux reflets trompeurs, aux issues secrètes. Chaque coup de pinceau entraîne une réponse plastique ouverte, une nouvelle définition de la peinture, et « il en résulte que l’espace semble se déplacer, ajoute Fry, s’ouvrir et se reconstruire à mesure que l’œil établit des points de repère ». Le tableau devient un tour de force frappé par une indéniable vision photographique qui traque la matière sans relâche.

Multidisciplinary, post-Plasticien artist Charles Gagnon worked in a variety of disciplines throughout his career, but painting remained a constant in his practice and a favoured medium. Deeply inspired by his extended stay in New York, Gagnon’s work has certain affinities with Abstract Expressionism, the influences of which extend from De Kooning to Alfred Leslie, by way of Rauschenberg’s collages and constructions. Big Freeze/Le grand gel is part of Gagnon’s Gap Paintings series, off-centre compositions that he revisited in 1962, in which, as Philip Fry notes, the “predominant green, white, and grey mixed with brown and blue are composed of rectangular elements that are juxtaposed, joined, overlapped, or arranged so that their sides are parallel to the frame.” This painting maintains the incidental use of collage, an allusion to the series Boîtes and Paysages Collages. A piece of green packaging in the upper left-corner of the painting, on which is written “Refusez les imitations” (Accept no substitutes), is also found in Boîte #6–La Fenêtre, an assemblage made the same year. The winter landscape suggested by the title most certainly guided the construction and composition of the work, in which the window/mirror pierces a pictorial space engulfed by flows and splashes. If Gagnon is “an abstract painter,” Roald Nasgaard writes, “he has always remained close to nature and has never really abandoned the landscape, as notions of spatial passage and obstruction were constant themes in his work.”

Looser than La Trouée (1962–63) and as dynamic as Southern (1963), Big Freeze/Le grand gel is composed around a system of T-shaped coloured planes and zigzags, through which pictorial layers move freely either in front of or behind the edges of the predominant rectangle—an analogy to the window that both contains and excludes the landscape. As a site of transitions, signs, and winding traces, the pictorial space is like a trap filled with misleading reflections and secret exits. Each brushstroke generates an open response to plasticity, a new definition of painting. Fry further notes, “As a result, the space seems to move, to open and rebuild itself as the eye finds its landmarks.” Thus, the painting becomes a tour de force charged with the artist’s undeniable photographic vision that forever tracks and frames its material subject.
Medium
Huile et collage sur panneau / Oil and collage on board
Signature
signée au bas à droite / signed lower right
Provenance
Galerie Agnès Lefort, Montréal
Alan Klinkhoff Gallery, Montréal
Collection privée / Private collection, Toronto
Literature
FRY, Philip. Charles Gagnon, Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, 1978.
MARTIN, Michel, et Roald NASGAARD. Les Plasticiens et les années 1950/60, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, 2013.