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Jean-Philippe Dallaire, Enfant à la sucette, 1958
Estimate:
CA$110,000 - CA$130,000
Ended
Timed Auction
BYDealers – Art canadien historique et d’après-guerre / Historical and Post-War Canadian Art
ARTIST
Jean-Philippe Dallaire
Size
86,4 x 66 cm / 34 x 26 in
Description
Jean Dallaire fait la part belle à la figure féminine dans l’ensemble de son œuvre. Souvent costumée et coquette, munie d’une ombrelle ou coiffée d’un chapeau, parfois échevelée et rebelle, cette présence refait surface en 1957 dans des tableaux au prénom de femme, comme Amanda, Audrey, Adèle et Odile, ce dernier étant le plus abstrait de la série. Une métamorphose s’opère de tableau en tableau et « atteste une vigueur et une diversité prodigieuses [dans] la production qui sort de son atelier en 1957 », souligne Michèle Grandbois. Cet élan créateur se poursuit l’année suivante avec Enfant à la sucette, tandis que l’artiste est nouvellement installé à Paris, comme le certifie la datation de la gouache préparatoire du tableau (voir lot 13). On retrouve ici les éléments phares d’une recherche esthétique qui emprunte à la fois au surréalisme, au cubisme et à l’art brut, courants auxquels le peintre « joint des inventions à caractère abstrait qui rendent compte de sa singulière exploration des formes et des couleurs », écrit Grandbois.
Enfant à la sucette illustre une enfant blonde à la peau rosie, puis tachetée de bleu sur le menton et la joue par la sucette géante qu’elle tient fermement. Les couleurs de cet objet récurrent dans l’œuvre du peintre sont ici à l’effigie du drapeau français. L’enfant a la tête légèrement inclinée sur le côté et son regard, comme attiré par une forme en mouvement, fixe un point en dehors du tableau. Les lignes de force qui délimitent chaque plan coloré laissent voir un décor champêtre, estival, festif. Vêtue d’une petite robe azur, orange et vert pomme, l’enfant est assise sur un banc de parc, entourée d’une végétation et d’un plan d’eau qui remplissent toute l’aire picturale. La masse orangée derrière son dos et sa tête rappelle le soleil couchant. Une invitation à la rêverie. La finesse d’exécution de cette huile passe par les effets de transparence, les jeux de texture et la « ligne décorative », éléments qui jalonnent le parcours du peintre parvenu au sommet de son art.
De 1946 à 1952, Dallaire enseigne le dessin et la peinture à l’École des beaux-arts de Québec, puis travaille comme illustrateur à l’Office national du film jusqu’en 1957. En 1958, il retourne en France et s’installe à Vence, où il peindra sans cesse jusqu’à sa mort en 1965. Une première rétrospective de son œuvre est présentée en 1968 au Musée d’art contemporain de Montréal et au Musée du Québec (aujourd’hui le Musée national des beaux-arts du Québec). En 1999, ce dernier établissement reprend le travail de l’artiste en proposant au public la grande rétrospective Dallaire, qui est assortie d’un imposant catalogue. Par la suite, de 2005 à 2008, la Ville de Gatineau présente l’exposition itinérante Dallaire illustrateur: Extraits des séries historiques. Et dernièrement, en 2016, Hommage à Dallaire : Que la fête commence ! a été présentée à la Galerie Montcalm de la Maison du Citoyen de Gatineau pour souligner le centenaire de la naissance de l’artiste.
(Annie Lafleur)
—
Throughout his work, Jean Dallaire gave pride of place to the female figure. Often costumed and coquettish, with an umbrella or donning a hat, sometimes dishevelled and rebellious, this presence resurfaced in 1957 in paintings bearing women’s names, such as Amanda, Audrey, Adèle, and Odile, the last being the most abstract of the series. A metamorphosis takes place from one painting to another and “testifies to a prodigious rigour and a diversity [in] the production emanating from his studio in 1957,” according to Michèle Grandbois. This creative momentum continued the following year with Enfant à la sucette, when Dallaire was newly settled in Paris, as the dating of the watercolour sketch for the painting attests (see lot 13). Here one finds the key elements of his aesthetic research, which borrows from Surrealism, Cubism, and Outsider Art, trends to which he “added abstract intentions that take his singular exploration of form and colour into account,” writes Grandbois.
Enfant à la sucette portrays a rosy-complexioned blond child with blue spots on her chin and cheek from the giant lollipop that she is clasping with both hands. Here, the colours of this object, which recurs in Dallaire’s work, are those of the French flag. The child’s head is slightly inclined to the side and her gaze, as if drawn by a moving form, stares at a point off-canvas. The lines of force that delimit each coloured span reveal a rustic, summery, and festive scenery. Dressed in a little blue, orange, and apple-green dress, the child is sitting on a park bench, surrounded by greenery and a body of water that fill the entire pictorial area. The orange mass behind her head recalls a setting sun. An invitation to reverie. The skilful execution of this oil is evinced in the effects of transparency, the play of textures, and the “decorative line”—elements that mark the work of an artist at the top of his form.
From 1946 to 1952, Dallaire taught painting and drawing at the École des beaux-arts de Québec; he then worked as an illustrator at the National Film Board of Canada until 1957. In 1958, he returned to France and settled in Vence, where he painted continuously until his death in 1965. A first retrospective of his work was presented in 1968 at the Musée d’art contemporain de Montréal, and at the Musée national des beaux-arts du Québec. In 1999, the latter would present Dallaire, a large-scale retrospective on his work, accompanied by an extensive catalogue. Afterward, in 2005 and 2008, the City of Gatineau organized the travelling exhibition Dallaire illustrateur: Extraits des séries historiques. And finally, in 2016, Hommage à Dallaire: Que la fête commence! was presented at the Galerie Montcalm at Gatineau’s Musée du Citoyen, to mark the 100th anniversary of the artist’s birth.
(Annie Lafleur. Translation: Ron Ross)
Enfant à la sucette illustre une enfant blonde à la peau rosie, puis tachetée de bleu sur le menton et la joue par la sucette géante qu’elle tient fermement. Les couleurs de cet objet récurrent dans l’œuvre du peintre sont ici à l’effigie du drapeau français. L’enfant a la tête légèrement inclinée sur le côté et son regard, comme attiré par une forme en mouvement, fixe un point en dehors du tableau. Les lignes de force qui délimitent chaque plan coloré laissent voir un décor champêtre, estival, festif. Vêtue d’une petite robe azur, orange et vert pomme, l’enfant est assise sur un banc de parc, entourée d’une végétation et d’un plan d’eau qui remplissent toute l’aire picturale. La masse orangée derrière son dos et sa tête rappelle le soleil couchant. Une invitation à la rêverie. La finesse d’exécution de cette huile passe par les effets de transparence, les jeux de texture et la « ligne décorative », éléments qui jalonnent le parcours du peintre parvenu au sommet de son art.
De 1946 à 1952, Dallaire enseigne le dessin et la peinture à l’École des beaux-arts de Québec, puis travaille comme illustrateur à l’Office national du film jusqu’en 1957. En 1958, il retourne en France et s’installe à Vence, où il peindra sans cesse jusqu’à sa mort en 1965. Une première rétrospective de son œuvre est présentée en 1968 au Musée d’art contemporain de Montréal et au Musée du Québec (aujourd’hui le Musée national des beaux-arts du Québec). En 1999, ce dernier établissement reprend le travail de l’artiste en proposant au public la grande rétrospective Dallaire, qui est assortie d’un imposant catalogue. Par la suite, de 2005 à 2008, la Ville de Gatineau présente l’exposition itinérante Dallaire illustrateur: Extraits des séries historiques. Et dernièrement, en 2016, Hommage à Dallaire : Que la fête commence ! a été présentée à la Galerie Montcalm de la Maison du Citoyen de Gatineau pour souligner le centenaire de la naissance de l’artiste.
(Annie Lafleur)
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Throughout his work, Jean Dallaire gave pride of place to the female figure. Often costumed and coquettish, with an umbrella or donning a hat, sometimes dishevelled and rebellious, this presence resurfaced in 1957 in paintings bearing women’s names, such as Amanda, Audrey, Adèle, and Odile, the last being the most abstract of the series. A metamorphosis takes place from one painting to another and “testifies to a prodigious rigour and a diversity [in] the production emanating from his studio in 1957,” according to Michèle Grandbois. This creative momentum continued the following year with Enfant à la sucette, when Dallaire was newly settled in Paris, as the dating of the watercolour sketch for the painting attests (see lot 13). Here one finds the key elements of his aesthetic research, which borrows from Surrealism, Cubism, and Outsider Art, trends to which he “added abstract intentions that take his singular exploration of form and colour into account,” writes Grandbois.
Enfant à la sucette portrays a rosy-complexioned blond child with blue spots on her chin and cheek from the giant lollipop that she is clasping with both hands. Here, the colours of this object, which recurs in Dallaire’s work, are those of the French flag. The child’s head is slightly inclined to the side and her gaze, as if drawn by a moving form, stares at a point off-canvas. The lines of force that delimit each coloured span reveal a rustic, summery, and festive scenery. Dressed in a little blue, orange, and apple-green dress, the child is sitting on a park bench, surrounded by greenery and a body of water that fill the entire pictorial area. The orange mass behind her head recalls a setting sun. An invitation to reverie. The skilful execution of this oil is evinced in the effects of transparency, the play of textures, and the “decorative line”—elements that mark the work of an artist at the top of his form.
From 1946 to 1952, Dallaire taught painting and drawing at the École des beaux-arts de Québec; he then worked as an illustrator at the National Film Board of Canada until 1957. In 1958, he returned to France and settled in Vence, where he painted continuously until his death in 1965. A first retrospective of his work was presented in 1968 at the Musée d’art contemporain de Montréal, and at the Musée national des beaux-arts du Québec. In 1999, the latter would present Dallaire, a large-scale retrospective on his work, accompanied by an extensive catalogue. Afterward, in 2005 and 2008, the City of Gatineau organized the travelling exhibition Dallaire illustrateur: Extraits des séries historiques. And finally, in 2016, Hommage à Dallaire: Que la fête commence! was presented at the Galerie Montcalm at Gatineau’s Musée du Citoyen, to mark the 100th anniversary of the artist’s birth.
(Annie Lafleur. Translation: Ron Ross)
Medium
Huile sur toile / Oil on canvas
Signature
- / -
Provenance
Galerie B, Montréal
Collection particulière / Private collection, Québec
Collection particulière / Private collection, Québec
Literature
GRANDBOIS, Michèle (commissaire), Marie CARANI, ET Michaël LA CHANCE. Dallaire, Québec, Musée du Québec, 1999.