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Marcel Christian Barbeau, Sauvage-furie ou Automne-délire, 1947
Estimate:
CA$35,000 - CA$45,000
Sold
CA$44,400
Timed Auction
BYDealers – Art canadien historique et d’après-guerre / Historical and Post-War Canadian Art
ARTIST
Marcel Christian Barbeau
Size
38,1 x 44,5 cm / 15 x 17 ½ in
Description
Les compositions all over de Marcel Barbeau figurent parmi ses œuvres les plus abouties et les plus avant-gardistes. Les toutes premières pièces voient le jour durant la seconde moitié des années 1940 et, parmi elles, se distingue la flamboyante Sauvage-furie ou Automne-délire, datée de 1947. Au sujet de cette œuvre, l’historien de l’art Roald Nasgaard écrit : « Dans ce petit tableau, Barbeau, avec une étonnante retenue, a étalé la matière à coups de spatule réguliers, ordonnés, quasi mécaniques. En 1947, cette démarche n’avait pas vraiment de précédent, autant au regard du sacrifice presque total de la spontanéité automatiste que de l’indifférence pour la composition compte tenu du cadre rectangulaire.» Ainsi, Barbeau signe ici un véritable manifeste plastique, précurseur des explorations picturales qui feront basculer les arts visuels dans une modernité irréversible tant au Québec qu’au Canada.
En effet, ce chef-d’œuvre marque la genèse des Automatistes, dont les œuvres lui seront redevables à plusieurs égards. Il s’agit d’une des rares peintures de 1947 ayant échappé à l’hécatombe de l’année suivante, au cours de laquelle plusieurs tableaux ont été détruits. Animée par de superbes effets de miroitement et de transparence, là où la matière est raclée jusqu’à la toile, la pièce annonce notamment les huiles de Paul Émile Borduas au milieu des années 1950, suivies des toiles de Marcelle Ferron, ne serait-ce que par la lumière qui façonne et balaie l’espace d’un geste assuré, mature, implacable.
Avec Sauvage-furie ou Automne-délire, la palette de Barbeau s’éclaircit: le noir cède la place au blanc, dont la lumière irradie la surface. Ce contraste pur, additionné de pigments bleus, rouges et verts, permet de repousser les limites jusqu’alors peu explorées de la technique all over et du tachisme. Le réseau distendu des bandes de spatule se jette dans la mêlée sous l’emprise d’une poussée latérale tandis que les touches de couleurs vives ponctuent joyeusement ce damier en bataille. L’orientation oblique des traces donne de la densité à la trame baroque, éblouissante, éminemment expressive.
Une œuvre historique et incontournable pour le collectionneur audacieux, à l’image de l’artiste inclassable que fut Barbeau.

Marcel Barbeau’s all-over compositions are among his most accomplished and avant-garde. The very first pieces appeared in the second half of the 1940s; standing out among them was the flamboyant Sauvage-furie ou Automne-délire (Savage-Fury or Autumn Delirium), dated 1947. Art historian Roald Nasgaard wrote about this work, “In this little painting, Barbeau not only held his usual emotionality in check but laid down his strokes of the spatula in a regular, repetitive, quasi-mechanical ordering. For the year 1947 such work is quite without precedent, not only for the degree to which it sacrifices all but the vestiges of automatic spontaneity but also because of its indifference to composition vis-à-vis the framing rectangle.” Here, Marcel Barbeau has created a true plastic manifesto, a precursor to the pictorial explorations that would soon push the visual arts in Quebec and Canada irreversibly toward modernity.
Indeed, this masterpiece definitively marks the genesis of the Automatistes, whose works were in many ways indebted to it. It is also a rare painting from 1947, which escaped the mass destruction of his oeuvre the following year. Enlivened by superb shimmering and transparency where the paint is scraped down to the canvas, this piece anticipates Paul Émile Borduas’s works in oil of the mid-1950s and Marcelle Ferron’s works of the late 1950s, if only for its quality of light, which shapes and sweeps the surface in a bold, mature, implacable gesture.
With Sauvage-furie ou Automne-délire, Barbeau’s palette brightens: blacks give way to radiant whites, which illuminate the entire surface. This pure contrast, enhanced with blue, red, and green pigments, enables him to push his work to the limits of all-over painting and tachism, up to then rarely explored. A tensile network of palette-knife strokes sweeps into the fray in a lateral thrust, while dabs of bright colour joyfully punctuate this embattled checkerboard. The oblique orientation of the markings lends great density to the dazzling and eminently expressive baroque surface.
Here is an essential, historic work for the audacious collector— assured and singular, like Barbeau himself.
Medium
Huile sur panneau / Oil on panel
Signature
signée et datée au bas à droite; signée, titrée et datée au dos / signed and dated lower right; signed, titled and dated verso
Provenance
Galerie Dresdnere, Toronto
The Drabinsky Gallery, Toronto
Collection particulière / Private collection, Toronto
Literature
GAGNON, Carolle, et Ninon GAUTHIER. Marcel Barbeau : Le regard en fugue, Montréal, Éditions du Centre d’étude et de communication sur l’art, 1990. Œuvre reproduite en couleurs à la page 109. / Work reproduced in color on page 109.