39
Guido Molinari, Sans titre / Untitled, 1965
Estimate:
CA$25,000 - CA$35,000
Sold
CA$27,000
Timed Auction
BYDealers Post-War & Contemporary Spring // Art d'après-guerre & contemporain Printemps
ARTIST
Guido Molinari
Size
92 x 30 cm / 36.25 x 11.75 in
Description
Le tableau Sans titre, réalisé en 1965, s’inscrit dans une année charnière dans la carrière de Guido Molinari, alors que ce dernier présente une œuvre (Mutation vert-rouge, 1964) à la mythique exposition collective The Responsive Eye au Museum of Modern Art de New York. La présente œuvre mérite toute l’attention du collectionneur et de la collectionneuse en quête d’une pièce rare et hautement prisée.
Pour réaliser ce tableau, Molinari s’inspire notamment d’une des méthodes du peintre néerlandais Mondrian qui consistait à préparer des « peintures géométriques à l’aide de collage de morceaux de papier coloré découpé à l’échelle, procédé encore utilisé pour les premières peintures à bandes verticales. » Composée selon ce principe, avec d’étroites bandes de toile découpées, marouflées et agrafées au dos du support, Sans titre (1965) apparaît comme la genèse des tableaux à bandes verticales par lesquels Molinari réalisera son ambition de libérer l’expression chromatique dans un dispositif sériel activé par le regard. En effet, tandis que le tableau se livre dans sa forme la plus austère, l’œil du regardeur se meut d’une bande à l’autre, d’une couleur à l’autre, « en balayant la surface du tableau comme du papier à musique », dixit William C. Seitz.
Après les tableaux plasticiens d’« espace dynamique » (de 1958 à 1962), les tableaux sériels de bandes verticales égales (de 1963 à 1969) constituent dès lors un premier dénouement formel et structurel aux questionnements initiaux de l’artiste. Avec les rayures colorées d’égale largeur, Molinari résout le problème spatial une fois pour toutes, affirme Roald Nasgaard. Grâce à cette géométrie distribuée également sur des surfaces lisses et opaques, aux contours nets et tranchants, avec une alternance de couleurs prévisible, le peintre « parvient à éliminer de l’aire picturale toute trace de subjectivité et d’événements internes, ses compositions ainsi fortifiées laissant par conséquent toute la place à l’énergie des couleurs et aux interactions rythmiques qui sollicitent sans cesse l’œil et les terminaisons nerveuses du regardeur », conclut l’historien.
—
This work is from 1965, a pivotal year for Guido Molinari, occasioned by his inclusion in the legendary group exhibition The Responsive Eye at the Museum of Modern Art, in New York, where he presented Mutation vert-rouge (1964). The collector in search of rare, highly prized work should be alert to the opportunity presented here.
Molinari was chiefly inspired by Mondrian’s method of preparing “geometric paintings by collaging pieces of coloured paper cut to scale, a process he continued to use even in his first vertical stripe paintings.” Composed along these lines, with narrow bands of cut canvas mounted on a support and stapled to the back, Untitled (1965) would seem to be the genesis for this series of vertically striped paintings, in which Molinari would achieve his aim of freeing chromatic expression using a serial device activated by the viewer’s gaze. Here was painting in its most austere form, and yet the viewer’s eye moves from one stripe to the next, from one colour to the next, “from left to right as we walk along, almost like a piece of music,” as described by William C. Seitz.
After the “dynamic space” paintings of Molinari’s Plasticiens period (1958–62), this series of paintings of equally spaced vertical stripes (1963–69) constituted the first formal and structural dénouement of the initial questions he’d set out to address. By using coloured stripes of equal width, Roald Nasgaard explains, Molinari solved his spatial problem once and for all. With his geometries distributed evenly across smooth, opaque surfaces; his clean, crisp edges; and his predictably alternating colours, Molinari “succeeded in ridding the pictorial area of any hint of subjectivity and underlying events; his compositions, so fortified, consequently leave ample room for the energy of the colours and their rhythmic interactions, which continuously solicit the eyes and nerve endings of the viewer,” Nasgaard writes.
Pour réaliser ce tableau, Molinari s’inspire notamment d’une des méthodes du peintre néerlandais Mondrian qui consistait à préparer des « peintures géométriques à l’aide de collage de morceaux de papier coloré découpé à l’échelle, procédé encore utilisé pour les premières peintures à bandes verticales. » Composée selon ce principe, avec d’étroites bandes de toile découpées, marouflées et agrafées au dos du support, Sans titre (1965) apparaît comme la genèse des tableaux à bandes verticales par lesquels Molinari réalisera son ambition de libérer l’expression chromatique dans un dispositif sériel activé par le regard. En effet, tandis que le tableau se livre dans sa forme la plus austère, l’œil du regardeur se meut d’une bande à l’autre, d’une couleur à l’autre, « en balayant la surface du tableau comme du papier à musique », dixit William C. Seitz.
Après les tableaux plasticiens d’« espace dynamique » (de 1958 à 1962), les tableaux sériels de bandes verticales égales (de 1963 à 1969) constituent dès lors un premier dénouement formel et structurel aux questionnements initiaux de l’artiste. Avec les rayures colorées d’égale largeur, Molinari résout le problème spatial une fois pour toutes, affirme Roald Nasgaard. Grâce à cette géométrie distribuée également sur des surfaces lisses et opaques, aux contours nets et tranchants, avec une alternance de couleurs prévisible, le peintre « parvient à éliminer de l’aire picturale toute trace de subjectivité et d’événements internes, ses compositions ainsi fortifiées laissant par conséquent toute la place à l’énergie des couleurs et aux interactions rythmiques qui sollicitent sans cesse l’œil et les terminaisons nerveuses du regardeur », conclut l’historien.
—
This work is from 1965, a pivotal year for Guido Molinari, occasioned by his inclusion in the legendary group exhibition The Responsive Eye at the Museum of Modern Art, in New York, where he presented Mutation vert-rouge (1964). The collector in search of rare, highly prized work should be alert to the opportunity presented here.
Molinari was chiefly inspired by Mondrian’s method of preparing “geometric paintings by collaging pieces of coloured paper cut to scale, a process he continued to use even in his first vertical stripe paintings.” Composed along these lines, with narrow bands of cut canvas mounted on a support and stapled to the back, Untitled (1965) would seem to be the genesis for this series of vertically striped paintings, in which Molinari would achieve his aim of freeing chromatic expression using a serial device activated by the viewer’s gaze. Here was painting in its most austere form, and yet the viewer’s eye moves from one stripe to the next, from one colour to the next, “from left to right as we walk along, almost like a piece of music,” as described by William C. Seitz.
After the “dynamic space” paintings of Molinari’s Plasticiens period (1958–62), this series of paintings of equally spaced vertical stripes (1963–69) constituted the first formal and structural dénouement of the initial questions he’d set out to address. By using coloured stripes of equal width, Roald Nasgaard explains, Molinari solved his spatial problem once and for all. With his geometries distributed evenly across smooth, opaque surfaces; his clean, crisp edges; and his predictably alternating colours, Molinari “succeeded in ridding the pictorial area of any hint of subjectivity and underlying events; his compositions, so fortified, consequently leave ample room for the energy of the colours and their rhythmic interactions, which continuously solicit the eyes and nerve endings of the viewer,” Nasgaard writes.
Medium
Acrylique sur toile marouflée sur panneau / Acrylic on canvas laid on panel
Signature
Signée et datée au dos / Signed and dated verso
Provenance
Galerie Jean-Pierre Valentin, Montréal
Collection particulière / Private collection, Montréal
Collection particulière / Private collection, Montréal
Literature
MARTIN, Michel, et Roald NASGAARD. Les Plasticiens et les années 1950/60, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, 2013.
GRANT MARCHAND, Sandra (avec la collaboration de Roald Nasgaard et de Guido Molinari / in collaboration with Roald Nasgaard and Guido Molinari). Guido Molinari, une rétrospective, Montréal, Musée d’art contemporain de Montréal, 1995.
GRANT MARCHAND, Sandra (avec la collaboration de Roald Nasgaard et de Guido Molinari / in collaboration with Roald Nasgaard and Guido Molinari). Guido Molinari, une rétrospective, Montréal, Musée d’art contemporain de Montréal, 1995.